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Février 2019

Témoignage du Domaine de l’Orviel

La transmission d’un domaine viticole : une histoire d’Hommes et de visions.

Niché au pied du massif des Cévennes, dans le Gard, le Domaine de l’Orviel, s’étend sur 25 hectares.

Vigneron passionné, Jean-Pierre Cabane a créé sa cave particulière en 2002 pour élaborer son vin et a transmis son domaine début 2019 à un successeur de confiance, Adrien Debaud. Retour avec le nouveau propriétaire du Domaine sur cette aventure humaine au cœur des vignes gardoises et ses projets.

L’histoire d’une rencontre professionnelle sur un domaine viticole gardois

En 2001, Jean-Pierre Cabane, vigneron en coopérative depuis plus de quarante ans se fixe l'objectif de passer de la cave coopérative à son propre domaine afin de valoriser ses raisins de qualité. Il fait alors appel à l’Institut Coopératif du Vin (ICV) pour l’appuyer dans cette transformation.

« A l’époque, j’étais consultant et œnologue à l’ICV  et j’ai accompagné Jean-Pierre Cabane dans sa transition en cave particulière, révèle Adrien Debaud. On a travaillé ensemble sur la conception du domaine : l’architecture de la cave, son organisation tout en gravitaire pour préserver le grain lors de la mise en cuve... Et c’est ainsi qu’est né le Domaine de l’Orviel, se réjouit l’ancien consultant.

 Je l’ai ensuite suivi pendant treize millésimes en tant que consultant sur la dégustation des raisins, le choix des maturités, la vinification et sur la construction de ses gammes ».

Quatorze années durant lesquelles Adrien apprend à connaître sur le bout des doigts le Domaine de l’Orviel et ses vins d’exception.

« En 2015, j’ai eu l’opportunité d’aller travailler chez un autre client d’une plus grande envergure en tant que directeur technique. J’y suis resté un peu plus de trois années avant de saisir cette belle opportunité l’été 2018 : reprendre le Domaine de l’Orviel », révèle le nouveau propriétaire du domaine.

De directeur technique en viticulture à vigneron de cave particulière

L’été 2018, Jean-Pierre Cabane organise donc son départ à la retraite et cherche à transmettre son domaine à un successeur de confiance qui saura garder l’âme et les valeurs du Domaine.

« J’arrivais à 50 ans, Jean-Pierre prenait sa retraite, nous avions travaillé pendant des années ensemble et nous avions la même vision du Domaine de l’Orviel. Au bout d’un moment, il faut arrêter de réfléchir et se lancer » plaisante Adrien Debaud.

Officiellement propriétaire du Domaine depuis janvier 2019, le repreneur était en réalité en immersion depuis l’été 2018. « Je connaissais par cœur le Domaine et ses vins mais il fallait que je prenne en main les outils administratifs et commerciaux, les relations avec les fournisseurs, les douanes, la gestion du foncier en passant par les processus de labellisation, et j’en passe.

Plus qu’une succession, c’est avant tout une reprise. J’ai gardé le nom du Domaine de l’Orviel, Jean-Pierre Cabane continue à venir régulièrement voir les vignes, les cuves et échanger avec l’équipe.»

La reprise d’un domaine viticole, un challenge technique mais également économique et fiscal

Sollicité par le nouveau repreneur du domaine, le Cerfrance Gard accompagne la transmission et le lancement du projet. « Anne Claire Durel, du Cerfrance Gard, m’a construit un prévisionnel solide. Grâce à son travail de précision et de rigueur, ce document fondamental m’a servi de base pour aller consulter les banques et autres partenaires de mon projet. C’est une base pour discuter, un sésame pour approcher les financeurs. Aujourd’hui ce prévisionnel est un peu ma ligne de vie, je m’y réfère encore pour suivre mes emprunts, c’est mon repère », confie Adrien Debaud.

« L’équipe du Cerfrance Gard reste présente à mes côtés. Avec Philippe Dalla Costa et Caroline Cerezo mon projet est bien encadré et suivi. Pour la partie technique, Jean-Pierre Cabane reste présent avec l’équipe. Il nous transmet son expérience de vigneron et nous donne de bons conseils ! »

Innover sans révolutionner : fidéliser les clients actuels tout en s’ouvrant à de nouveaux marchés

Avec des produits de qualité et plus de 2500 clients fidèles, le Domaine d’Orviel a su se construire une belle notoriété. « Mon objectif n’est pas de tout révolutionner mais de préserver une continuité tout en apportant quelques améliorations. 75% de notre chiffre d’affaires se fait au caveau. Cette clientèle c’est l’assise historique du domaine, il faut donc la préserver tout en s’ouvrant à d’autres marchés. »

Les objectifs du vigneron ? Tout conditionner au domaine et augmenter son périmètre de vente. Cela signifie passer de 60 000 bouteilles par an à 100 000 en 4 ans et ré-organiser sa stratégie commerciale pour atteindre Nîmes, Montpellier et Avignon.

« Mon autre défi, déjà mis en œuvre, est œnologique en modifiant notre entrée de gamme en rouge et blanc, continue Adrien Debaud. Ces deux produits étaient trop proches du style des autres vins. La gamme est marquée par une forte signature « Orviel ». J’ai fait dès 2018 un rouge plus tendre et plus porté sur le fruit avec une macération à froid des syrah, et une vendange entière en Grenache pour avoir le maximum d’expression du fruit. J’ai également élaboré un sauvignon davantage dans l’ère du temps. Le tout sera mis en bouteille avec un format et une étiquette radicalement différents pour proposer une partie de la gamme orientée vers une clientèle plus jeune et plus urbaine (bars, restaurants, bistrots…). »
Son nom ? Garçon ! Sa date de sortie ? Le 25 février !

En attendant, un premier succès a été remporté par le vigneron : le Duché d’Uzès 2018 a remporté la médaille d’Or du concours d’Orange des vins de la Vallée du Rhône le 2 février dernier.

« Après j’ai encore d’autres défis, reprend le vigneron, notamment sur le duché d’Uzès en rouge pour mettre plus de grenache avec un gros travail viticole à faire sur l’éclaircissage et l’effeuillage. Puis, sur la cuvée du petit verdot, cuvée fer de lance, avec un travail viticole et un tri pour arriver à en sortir le meilleur. Un rouge tout en finesse aussi, planter ou reprendre de vieilles parcelles de Mourvèdre ou de Carignan. A plus long terme, je souhaite entamer la conversion du domaine en agriculture biologique. C’est projet considérable qui se fera sur plusieurs années. »

Histoire à suivre…

Découvrez toute l’histoire du domaine et ses produits sur : https://www.domainedelorviel.com/

L'avis de l'équipe Cerfrance Midi Méditerranée

Ce fut un réel plaisir de travailler sur ce domaine car nous avons bénéficié pleinement de la confiance, à la fois du cédant, Jean-Pierre CABANE, et son repreneur Adrien DEBAUD. Tout deux sont des passionnés, avec l’objectif commun de faire vivre ce domaine du pied des Cévennes.

Nous suivons depuis de nombreuses années Jean-Pierre CABANE qui, au prix d’un travail acharné, a créé de toute pièce cette cave particulière. Ce fut plus particulièrement au prix d’efforts financiers importants, à la fois pour faire face aux investissements mais aussi pour couvrir les besoins en fond de roulement très élevés pendant la période de développement de l’activité. C’est à maturité de ce beau projet qu’il le cède à Adrien DEBAUD.

Adrien DEBAUD dispose ainsi d’un bel outil : du vignoble à la cave, jusqu’au réseau commercial. Il lui faut néanmoins non seulement conforter cette situation mais continuer à développer et innover. C’est un défi à sa hauteur, grâce à son expérience et son enthousiasme.

Anne-Claire DUREL, conseillère d’entreprise
Philippe DALLA-COSTA, comptable

FICHE SIGNALETIQUE – DOMAINE DE L’ORVIEL

Activité :

Domaine viticole, cave particulière :

  • Les blancs : Chardonnay, Viognier, Sauvignon, Grenache et Roussanne
  • Les rouges : Syrah, Grenache, Merlot, Cabernet-sauvignon, Petit Verdot et Cinsault
  • Périmètre commercial actuel : Uzès, Alès, Anduze, Belgique, Hollande et un peu d’export hors CEE (USA, Taïwan)                                  

Chiffres clés:

2002 – Création de la cave particulière par Jean-Pierre Cabane
2019 - Reprise du domaine par Adrien Debaud avec :

  • 25 ha
  • 60 000 bouteilles conditionnées en 2017 (2/3 des volumes conditionnés au domaine)
  • 1/3 du volume vendu en vrac
  • 2 employés
  • 75% du chiffre d’affaires fait à la boutique